Comment établir un diagnostic de la rosacée ?
Dr Sylvie Peres : Ce qui se passe à la surface de la peau n’est pourtant qu’une partie de l’histoire. De plus en plus d’études mettent en lumière un lien étonnant entre notre intestin et notre peau, via ce que l’on appelle l’axe intestin-peau. Cette communication entre le microbiote intestinal et la peau est médiée par le système immunitaire, les hormones, ou encore certains métabolites produits par les bactéries intestinales.
Quand le microbiote intestinal est déséquilibré, on parle alors de dysbiose. Cela peut avoir des répercussions bien au-delà du système digestif. Une inflammation chronique de bas grade peut s’installer, affaiblissant les défenses immunitaires et rendant la peau plus réactive. Ce mécanisme pourrait contribuer à l’aggravation de pathologies inflammatoires cutanées comme la rosacée.

Quel est le lien entre l'intestin et la rosacée ?
Notre peau abrite des milliards de micro-organismes : c’est ce qu’on appelle le microbiote cutané. Ce véritable écosystème forme une barrière protectrice contre les agressions extérieures et participe à l’équilibre de la peau. Mais dans certaines conditions, cet équilibre se rompt.
Chez les personnes atteintes de rosacée, on observe souvent une présence excessive d’un petit parasite naturel de la peau : Demodex folliculorum. En quantité normale, il est inoffensif. Mais lorsqu’il prolifère, il peut déclencher une réaction inflammatoire. Cela pourrait expliquer en partie les rougeurs persistantes, les bouffées de chaleur, ou encore les boutons inflammatoires typiques de la maladie.
Ce qui se passe à la surface de la peau n’est pourtant qu’une partie de l’histoire. De plus en plus d’études mettent en lumière un lien entre notre intestin et notre peau, via ce que l’on appelle l’axe intestin-peau. Cette communication entre le microbiote intestinal et la peau est médiée par le système immunitaire, les hormones, ou encore certains métabolites produits par les bactéries intestinales.
Quand le microbiote intestinal est déséquilibré, on parle alors de dysbiose. Cela peut avoir des répercussions bien au-delà du système digestif. Une inflammation chronique de bas grade peut s’installer, affaiblissant les défenses immunitaires et rendant la peau plus réactive. Ce mécanisme pourrait contribuer à l’aggravation de pathologies inflammatoires cutanées comme la rosacée.
Quels sont les facteurs déclenchants de la rosacée ?
En tant que dermatologue, je constate que les poussées de rosacée sont souvent liées à des facteurs déclenchants bien identifiés. Les plus fréquents incluent l’exposition au soleil, les changements brusques de température, le stress, la consommation d’aliments épicés, d’alcool, en particulier le vin rouge, ainsi que les boissons chaudes. Certains cosmétiques ou soins inadaptés peuvent également aggraver les symptômes. Il est important que chaque patient apprenne à reconnaître ses propres déclencheurs afin de mieux contrôler la maladie au quotidien.
La rosacée est bien plus qu’un simple problème de rougeurs sur le visage. Cette affection chronique, souvent mal comprise, cache une réalité bien plus complexe où notre peau, notre système immunitaire et même notre intestin semblent dialoguer en permanence. À la croisée de la dermatologie et de la microbiologie, un nouvel acteur suscite de plus en plus d’intérêt : le microbiote, aussi bien cutané qu’intestinal. Et avec lui, un concept clé : l’axe intestin-peau.
Quels traitements recommanderiez-vous contre la rosacée ?
Dr Sylvie Peres : En premier lieu, il faudra agir sur les facteurs déclenchants, adopter une protection solaire stricte, éviter si possible le chaud ou le froid, les aliments épicés, l’alcool, et apprendre à gérer son stress.
Certaines plantes permettent d'agir sur la microcirculation: marron d'Inde, vigne rouge, mélilot, ginko, biloba, achillée. Je conseille de les prendre en tisane ou complément alimentaire. Equilibrer également les minéraux: le slénium, le cuivre, le manganèse, et les anti oxydants. L'alimentation doit suivre les saisons : au printemps et automne les fruits et légumes changent ce qui a un effet dépuratif bénéfique.
Ces découvertes ouvrent la porte à une prise en charge plus globale et personnalisée de la rosacée. Bien sûr, les soins topiques restent essentiels : apaiser l’inflammation, rééquilibrer le microbiote cutané, protéger la barrière cutanée… Mais on commence aussi à s’intéresser à l’intérieur :
- Adopter une alimentation anti-inflammatoire, riche en fibres, en oméga-3 et pauvre en sucres rapides.
- Introduire des probiotiques ou des prébiotiques, pour soutenir un microbiote intestinal diversifié et résilient.
- Réduire le stress, qui influence à la fois le système digestif et la peau.
- Limiter certains déclencheurs (alcool, épices, chaleur) connus pour aggraver les symptômes.
1. Nettoyer :
Le nettoyage devra être doux, non irritant. Le soir, réaliser un double nettoyage avec l’Huile Démaquillante puis le Savon mangue & avocat. Terminer le rinçage en vaporisant une brume d'eau faiblement minéralisée pour permettre de neutraliser le calcaire et le chlore de l’eau du robinet.
2. Hydrater :
L’hydratation adaptée au type de peau souvent peau sèche et sensible : appliquer matin et soir la Crème Hydratante Peau Sensible, sans parfum pour minimiser toute réaction. Sa formule fine et enveloppante hydrate en profondeur, apaise les rougeurs et renforce la barrière cutanée.
Si une hyper séborrhée (acné) est associée, appliquer plutôt la Crème hydratante peau mixte.
3. Protéger :
Lorsque vous êtes en extérieur, soleil ou pas, appliquer notre Crème Solaire SPF50+. Conçue comme une bb crème, elle masque les rougeurs tout en régulant la micro-circulation.
4. Traiter :
Pour les flushs et rougeurs transitoires, on peut proposer MIRVASO une crème à base de brimonidine qui sera appliquée lorsque l’on redoute particulièrement leur arrivée, de même que des béta-bloquants.
Le laser vasculaire peut être utile dès les premiers stades, pour soulager les flushs et améliorer l’esthétique en éliminant les rougeurs. Ces séances de laser sont importantes car en agissant sur la composante vasculaire à l’origine de l’inflammation cutanée elles évitent le passage à la chronicité.
Pour traiter les boutons rouges (rosacée), dans les formes modérées des traitements locaux peuvent être recommandés, à base d’ivermectine metronidazole (erythromycin (2%), clindamycin. Je les prescris sous forme de préparation magistrale pour éviter les excipients toxiques et irritants source d’entretien de la pathologie.
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En tant que dermatologue, je sais à quel point la rosacée peut impacter bien plus que la peau : elle touche parfois l’estime de soi, les interactions sociales, ou simplement le confort au quotidien. C’est une affection chronique, oui, mais ce n’est pas une fatalité. Chaque peau est unique, chaque parcours l’est aussi. Il existe aujourd’hui de nombreuses approches médicales, dermocosmétiques, et comportementales pour apaiser les symptômes, prévenir les poussées et retrouver une qualité de vie satisfaisante.